Nous bénéficions maintenant d’assez de recul pour saisir les vrais enjeux de l’ « événement Covid-19 » et esquisser le récit le plus vraisemblable, c’est-à-dire le plus cohérent et le plus raisonnable. Comprenons bien qu’il ne s’agit pas de prétendre détenir la vérité sur un événement possédant autant de facettes créées par de si nombreux d’acteurs, possiblement à leurs corps défendant. Il suffira de suivre les enseignements du sens commun et de procéder du plus évident au plus caché — étant entendu qu’en prenant en compte les leçons de l’histoire, des évidences secondes se manifestent, et que la pratique de la synthèse philosophique nous offre de tierces évidences.
Soulignons dès l’abord le caractère global et systémique de la crise de 2020 : la crise sanitaire est non seulement accompagnée d’une crise de légitimité des gouvernements ; elle est aussi contemporaine d’une crise financière (le krach boursier de février–avril 2020), et d’une crise énergétique (la guerre des prix du pétrole entre l’Arabie saoudite et la Russie aboutit, le 20 avril 2020, à un prix du baril négatif) ; la crise économique, au sens strict (qui hésitera entre dépression et récession ), est encore à venir.
1. Les évidences premières
Premièrement, remarquons que c’est la gestion politique de l’ « événement Covid-19 » qui a créé la crise sanitaire, et non l’inverse. Il est impossible de ne pas évoquer l’impréparation, l’incompétence, les mesures incantatoires, l’opportunisme affairiste et les innombrables atermoiements et conflits d’intérêts des responsables politiques et des scientifiques dont l’avis a été requis pour la circonstance, le tout étant servilement, voire religieusement, relayé par les médias dits « mainstream ». Pourtant, les observateurs critiques se contentent généralement de dénoncer simplement les conséquences prévisibles de cinquante ans de néolibéralisme, et donc de dégraissage progressif des services publics, en général, et des services de santé, en particulier.
Deuxièmement, il est tout aussi impossible de nier que la communication des politiques, encore une fois avalisée par les scientifiques (et l’inverse), et diffusée telle qu’elle par les médias, non contente de faire appel aux habituels mensonges par omission et par simplification, s’est structurée autour de la manipulation systématique par l’infantilisation, la peur, la culpabilité, et l’angoisse . Est-il raisonnable d’invoquer simplement la maladresse et l’urgence pour rendre compte de la persévérance avec laquelle les mêmes ficelles terroristes sont systématiquement actionnées depuis un an ?
Troisièmement, la dérive totalitaire, encore timide il y a un an, est maintenant explicite. Une idéologie proto-millénariste embrassant les sphères publiques et privées, une mystique de la technologie sanitaire, une volonté de contrôle policier total assistée de manipulation tous azimuts, de propagande, de censure, de stigmatisation et de harcèlement, d’incitation à la délation, et de l’arbitraire de la coercition… il ne manque pas grand-chose pour boucler le programme totalitaire, pas même le couvre-feu. D’une part, cette dérive a donné lieu à des règlements arbitraires et liberticides de plus en plus contraignants. D’autre part, elle fait l’objet de nombreux commentaires autorisés, au nombre desquels on trouve les publications théoriques de K. Schwab, une figure de proue de la mondialisation. C’est à une tentative de changement de société définitif que nous assistons. Ceux qui parlent d’un certain autoritarisme accidentel et temporaire vivent dans une bulle peu hygiénique, ou sont simplement idiots.
Quatrièmement, la fondation médicale de la crise, justifiant le « grand récit » qui nous a été imposé coûte que coûte, est devenue complètement branlante. Cette évidence est toutefois seconde ; elle demande un effort de lucidité. La symptomatologie et la létalité de la Covid-19 sont en fait bien celles d’une nouvelle variété de grippe. Les prévisions et les statistiques alarmistes ne se sont avérées aucunement fiables. D’une part, la modélisation mathématique des maladies infectieuses, et plus particulièrement les spéculations de N. Ferguson, ont été continuellement falsifiées par l’expérience. D’autre part, le test RT-PCR n’a jamais eu un but diagnostique ; le test de Drosten (2001) est, quant à lui, de l’ordre de la définition programmatique : en déterminant le malade, il définit la maladie. Seul un CT-scan semble être à même de diagnostiquer les lésions alvéolaires qui seraient spécifiques à la Covid-19, expliquant les syndromes de détresse respiratoire aiguë. Quoi qu’il en soit, l’âge moyen des décès de la Covid-19 se situe à environ 80 ans, l’âge médian étant d’environ 83 ans, ce qui correspond à l’espérance de vie dans un pays comme la France ou la Belgique.
Cinquièmement, lorsqu’on se demande à qui profite le crime (« cui bono ? »), il est difficile de ne pas incriminer le monde bancaire, les industries du numérique, le monde pharmaceutique, et les gouvernants. Dès que l’on cesse de défendre les intérêts des nantis, on est qualifié de démagogue, populiste, poujadiste. C’est finalement ici que le bât blesse : une inadmissible collusion serait-elle avérée ?
2. Les évidences dernières
Soulignons la progression linéaire de l’argument : il y a un effet cumulatif des cinq dimensions successivement évoquées. En allant du plus évident au moins obvie, on suit l’inclination naturelle du sens commun et on arrive insensiblement à l’incrimination des oligarques dans la (co-)création de la crise de la Covid-19. La gestion calamiteuse, la communication anxiogène et les politiques proto-fascistes convergent dans un projet de société transhumaniste (c’est-à-dire eugéniste) exigé par la maîtrise de la crise globale systémique annoncée en 1972 dans le Rapport Meadows. Pour s’en convaincre, il suffit de lire attentivement les publications qui ont défini a priori les modalités de la dérive. Celle de K. Schwab — intitulée La Grande Réinitialisation —, bien sûr, mais aussi les rapports plus discrets publiés (in tempore non suspecto) par la Rockefeller Foundation, par exemple en mai 2010 (avec le funeste scénario « Lock Step ») et en avril 2020 (« National Covid-19 Testing Action Plan »). Tester, tracer, confiner, vacciner, numériser constituent la seule voie du salut.
On voudrait bien les croire sur parole, mais pourquoi vacciner contre une maladie qui ne tue que 0,1 pourcent de la population ? Est-ce d’ailleurs indiqué de vacciner en pleine pandémie ? L’innocuité des vaccins en lice est-elle prouvée ? Finalement, quelle est leur efficacité réelle ? Les vaccinés seront-ils immunisés contre le virus SARS-CoV-2, responsable de la Covid-19 ? Contre ses variants ? Seront-ils encore susceptibles de contaminer leurs proches ?
3. L’intelligence du sens commun
Remarquons que ces cinq éléments ne sont évidents que pour ceux qui ont gardé foi en leur perception et en leur intelligence ; cette question sera revisitée dans le chapitre consacré à la manipulation par l’obéissance et le conformisme.
En quoi consiste d’ailleurs le travail de l’intelligence, si ce n’est à rassembler ce qui est épars (« inter leggere », relier, lier entre) ? La prise de conscience de la multifactorialité de la crise est, en général, parcellaire : ceux qui s’interrogent sur la gestion de la crise sanitaire ne comprennent pas toujours l’horizon totalitaire ; la question judiciaire ne rencontre pas nécessairement les faits médicaux, et ainsi de suite. Il faut donc travailler sur la mise en évidence de ces facettes complémentaires et puis comprendre ce qui les relie. Cette dernière étape pourrait sembler hasardeuse si elle ne bénéficiait, répétons-le, du soutien de certaines publications très officielles.
Tout ce qui entrave la foi perceptive affaiblit la capacité discursive (Husserl, Michotte et Merleau-Ponty). Les contraintes, pragmatiques et symboliques, de l’appartenance à un groupe peuvent handicaper le sujet. Au nombre de celles-ci, il y a l’inertie relationnelle qui se manifeste dans le processus de deuil. Elizabeth Kubler-Ross a défini ses cinq étapes : le déni ou la sidération, la colère, le marchandage, la dépression, l’acceptation et le rebond ; elles ont été plus tard reprises dans le contexte crisique par des auteurs tels que Diamond, Orlov et Hamilton .
De ce point de vue, force est de constater que la grande majorité des citoyens sont encore plongés dans le déni et qu’ils ne peuvent donc pas comprendre que le monde « d’avant » ne reviendra pas. Celui qui nous est mijoté par les oligarques est un totalitarisme fasciste. Celui que le peuple devrait construire dans l’urgence est une utopie communiste.
Auteur : Michel Weber
M.W. Extrait de Théorie et pratique du collectivisme oligarchique. Le complot de la Grande Réinitialisation n’aura pas lieu (978-2-930517-80-3, sous presse). Derniers ouvrages parus : Pouvoir, sexe et climat (Éditions du Cénacle de France, 2017), Contre le totalitarisme transhumaniste (FYP éditions, 2018), Covid-19(84) ou La vérité (politique) du mensonge sanitaire (Éditions Chromatika, 2020), et Pouvoir de la décroissance et décroissance du pouvoir. Penser le totalitarisme sanitaire (Éditions Chromatika, 2021). Cf. http://chromatika.academia.edu/MichelWeber